Le collège

Nouvel article de votre rubrique étymologique préférée ! Un mot de SAISON !

Par VALENTINE MUR, publié le samedi 16 septembre 2023 11:51 - Mis à jour le samedi 16 septembre 2023 11:51
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Découvrez l'origine et l'évolution d'un nouveau mot grâce à cet article : votre rubrique suit l'actualité du ciel 😎

Qui n’a pas aperçu au bord des routes et des chemins, les feuilles éparpillées au pied des grandes arbres…oui, les signes sont là : l’automne approche à grands pas ! Il est temps de changer de saison et de rentrer de plein pied dans les derniers mois de l’année…

Partons donc, cette semaine, à la découverte d’un nouveau mot : SAISON !

D’où vient ce mot ?

« SAISON », apparu au XIIème siècle, est d’origine latine. Il vient du nom commun « sationem » : « semences, action de semer, de planter en terre ».  

Le sens a évolué au cours des siècles et s’est généralisé peu à peu : ce mot a successivement signifié « temps propice aux semailles », puis « temps propice pour faire quelque chose » et enfin « temps, époques de l'année ». 

Les Anciens étant très attachés à la terre et dépendants de ses changements, il n’est pas étonnant que « saison » ait une origine liée au travail des champs et aux récoltes.

Dans la mythologie grecque, les Saisons étaient représentées par trois magnifiques déesses, comme les Heures, leurs sœurs.  Le chiffre « trois » (et non quatre) fait référence à une ancienne division de l’année.

Fait étonnant, le verbe français « assaisonner » appartient à la même famille que « saison » (vous le voyez dans son radical) et « semer » ! En effet, ce terme, né au XIIIème siècle, a lui aussi connu plusieurs glissements de sens : « cultiver les aliments dans une saison favorable » puis « faire mûrir » et enfin « préparer les aliments de saison avec des condiments ».

 

Le saviez-vous ?

Dans les premiers temps, les Anciens, ne pouvant s’appuyer sur la science pour expliquer les changements de saisons et leur cycle toujours renouvelé, pensaient que c’était là l’œuvre d’une divinité…il s’agit de la légende de l’enlèvement de la douce Proserpine (aussi appelée, Coré ou Perséphone), légende que je me propose de vous conter ici, avec les noms des dieux latins :

« Pluton, maussade roi des Enfers, était tombé très amoureux de la belle Proserpine, et ce dès le premier regard. La jeune fille était le fruit de l’union de Cérès, déesse des moissons et de Jupiter, le roi des dieux. Les parents s’opposèrent à la demande en mariage du dieu du monde souterrain. Celui-ci finit donc par enlever la jeune fille, un jour qu’elle cueillait des fleurs dans la campagne verdoyante.

Cérès entendit les cris de détresse mais elle arriva trop tard. Proserpine avait disparu. Désespérée, la mère erra sur la terre pendant 9 jours et 9 nuits, sans manger ni boire, un flambeau dans chaque main.

Un jour, les habitants d’une contrée lointaine lui révélèrent le nom du ravisseur. Furieuse que son propre frère ait pu faire cela, Cérès décida de ne plus remplir ses fonctions divines de déesse des moissons jusqu’à ce que sa fille lui soit rendue.

Hélas, la terre devint alors stérile et les mortels commencèrent à mourir de faim. Emu par leur situation, Jupiter finit par ordonner à Pluton de rendre sa captive. Malheureusement, celle-ci avait avalé le pépin d’une grenade du monde souterrain, en voulant boire le jus du fruit. Elle était donc liée pour toujours au séjour des Morts, selon les lois des dieux.

Toutefois, grâce à l’intervention de Jupiter, juge divin, un accord fut quand même trouvé entre Pluton et Cérès : Proserpine passerait deux tiers de chaque année avec sa mère et le reste du temps sous terre, régnant auprès de son mari. Pendant ces longs mois de séparation, Cérès portait le deuil de sa fille et la terre restait stérile : c’était l’hiver. L’automne représentait l’inquiétude de la déesse qui savait que la séparation avec sa fille approchait : c’était donc le début de la saison froide. »

N'oubliez jamais que tous les mythes s’appuient sur des faits, des observations du monde qui entourait les Anciens et qui les fascinait, les interrogeait et souvent aussi, les effrayait.

 

Voilà, chers lecteurs, merci pour votre attention, très belle semaine automnale à vous tous.

 

Que les dieux vous gardent.

 

MME MUR