Le collège

Nouvel article de votre rubrique étymologique ! Un mot de circonstances, à lire bien au chaud !

Par VALENTINE MUR, publié le dimanche 22 janvier 2023 16:48 - Mis à jour le dimanche 22 janvier 2023 17:19
soap-bubble-1959327__340.jpg
Découvrez l'Histoire et l'évolution du mot "HIVER" : profitez du froid extérieur vous cultiver :-) !

En ce week-end glacial et glacé, l'hiver prend pleinement place au coeur de notre quotidien !

Et si, pour réconforter un peu nos esprits frigorifiés, nous nous penchions aujourd’hui sur l’histoire de cette blanche saison qui annonce tout de même de belles réjouissances : l’HIVER ?!

 

D’où vient ce mot ?

Au départ, il s’agit d’un mot grec : « kheimon » qui désigne le mauvais temps, l’orage, la tempête puis par extansion « la saison du mauvais temps » L . Les latins ont repris ce terme qui a donné dans leur langue : « hiems » et « hibernum » pour ensuite évoluer durant des siècles et devenir ce que nous connaissons chez nous et nos proches voisins de langues romanes : « hiver », « inverno » (italien), et « invierno » (espagnol).

En France, ce mot a été employé pour la 1ère fois dans un texte à la fin du XIème siècle et s’écrivait au départ sans le « h ».

Bien sûr, le verbe « hiberner » et le nom commun « hibernation » appartiennent à la même famille. On reconnaît d’ailleurs très bien la racine latine dans chacun d’eux : « -hibern- ».

Certes, l’année des Romains ne se finissait pas le 31 décembre comme la nôtre et le climat était moins humide qu’à Ayguesvives mais on voit bien avec l’étymologie grecque que le temps était déjà bien morne voire particulièrement hostile à cette même période de l’année! Brrrrrr…

Le saviez-vous ?

Vous l’avez compris, à l'origine, les Romains ne fêtaient pas la nouvelle année un 1er janvier ! Le mois de JANUARIUS avait de l’importance, oui, mais ce n’était pas le premier de leur année solaire. En effet, c’était MARS qui voyait les Romains prendre de bonnes résolutions pour les 12 mois à venir.

Pourquoi ce choix ? Tout simplement parce que durant la période la plus rude d’un point de vue climatique, ce qui faisait environ 2-3 mois, les Romains cessaient tout combat : c’était la trêve hivernale. Donc dès que les températures redevenaient plus clémentes, ils reprenaient les armes et pour un Romain, c’était sans aucun doute la meilleure occasion de faire la fête et de se réjouir ! On se rend bien compte à travers ce choix de la mentalité de fiers guerriers et de grands conquérants des Latins. Et quel nom pour ce mois !!! MARS, le dieu de la guerre sanguinaire!

D’ailleurs, vous le voyez bien : DECEMBRE, étymologiquement, c’est le dixième mois (DECEM = dix) et non le douzième ! Si vos calculs sont bons : OCTOBRE (octo= huit), NOVEMBRE (novem= 9)… jusqu’à février, on arrive bien à douze mois pour l’année romaine !

Ajoutons qu’aux environs du 16 décembre, les Anciens fêtaient le solstice d’hiver, qui pour eux était à la fois l’entrée dans la froide saison et la célébration de la lumière (« sol » dans « solstice », c’est le soleil) car la durée du jour rallonge à partir de cette semaine : festins, cadeaux et pléthore de divertissements étaient au programme ! Il y avait aussi une histoire de roi et de fève ainsi que de drôles de déguisements pour tous…alors vous l’avez reconnu ? C’est l’ancêtre de la galette des rois et de notre carnaval ! Oui, oui, oui !

Chers lecteurs, nous n’avons plus aucune raison de nous plaindre de l’hiver, il faut le fêter !

Très belle fin de journée à tous, donc et que les dieux vous gardent…au chaud ! 

Mme MUR